Livre 3 : Les "savoir penser à soi".

43. Ayons des objectifs... toujours aussi... SMART

Pour son service, son équipe, on l’a vu …mais également pour soi.
Contrairement à ce qu’on peut penser de prime abord, non seulement on peut faire coïncider les 2, voire les 3 (l’intérêt du service, l’intérêt de l’usager et son propre intérêt), mais mieux : ils vont souvent de paire et sont intimement liés à condition de savoir ensuite valoriser, également pour soi, le travail de son équipe.
 
Gérons notre carrière en même temps que son service
 Arrêtons de considérer qu’il y aurait :
  • d’un côté le bon et philanthropique manager, qui se sacrifierait pour son service et ses agents
  • et de l’autre l’exploiteur sans scrupule qui ne courrait que pour sa carrière
 Battons nous pour notre équipe, agissons pour notre service et donc, pour l’intérêt général.
Mais il n’est pas interdit de le valoriser ensuite pour sa propre carrière.

44. Sachons gérer notre temps

On arrive le matin avec, dans sa tête ou sur une feuille, une liste de tâches à accomplir…et le soir, en quittant le bureau, on constate avec amertume qu’on n’en a barré à peine la moitié (les meilleurs jours). C’est normal, sinon, cela signifierait qu’on ne travaille pas en équipe. On peut limiter néanmoins cet écart en apprenant à gérer son temps.
Depuis un siècle, on n’a cessé d’inventer des choses pour gagner du temps (moyens de locomotion, de communication, bureautique…) et on a l’impression d’en manquer de plus en plus.
 
Le temps est notre bien le plus précieux (puisque c’est la vie qui s’écoule) alors qu’on ne lui accorde aucune attention.
  
Définir des priorités et prioriser nos priorités
  • Les hiérarchiser (sur listes)
  • Evaluer (avec une marge) le temps nécessaire pour réaliser chaque tâche et le bloquer dans l’agenda
  • Planifier ses grands projets, comme ses plus petites tâches (ex : par le rétro planning)
  • Identifier les « mangeurs de temps » (tel, mails, cafet, visites impromptues…)
  • Pour ensuite les neutraliser (ex : on passe ses coups de fils debout, on s’oblige à ne consulter sa boîte            mail que 2 fois/jour, on se lève et sort de son bureau pour mettre un terme à une visite qui s’éternise..)
  • Ne faire qu’une seule chose à la fois et la faire en …prenant son temps !!! (on remarque en effet que c’est quand on court que l’on trouve que l’on manque de temps)
  • Prévoir des « creux », des temps morts dans ses journées (qui se révèleront peut-être en fait les temps les plus riches & vivants…pour la réflexion ou …le repos)
  • Déléguer
  • Déléguer encore plus
  • Se mettre de temps en temps en mode « pause » pour réfléchir à une meilleure gestion de son temps
 Bref, un peu d’auto-discipline, que diable !

45 Gérons notre stress

Notre stress se communique aux équipes.
Le manager doit donc être détendu pour détendre ses équipes.
 
Ceux qui pensent qu’on obtient plus de ses équipes en les tétanisant se fourvoient : non seulement une telle technique n’est pas respectueuse de l’être humain (et nous devons montrer l’exemple dans la fonction publique d’Etat). Mais en +, incidemment, elle est contre productive.
 
Des équipes détendues travaillent mieux !
Oui aux défis, aux challenges, à la poussée d’adrénaline pour des « coups », opérations, manifestations ;
Oui à l’enthousiasme, à la motivation, à la stimulation, voire à l’excitation;
Mais non au stress de fond.

46. Créons-nous & cultivons un réseau socio-professionnel

-Pas pour faire le kékou sur face book (attention : face book =  boomerang)
-Pas pour planifier sa carrière (sans un minimum de fond, cela ne marchera pas)
Mais tout simplement pour être plus efficace professionnellement
 
Dans tous les champs et secteurs professionnels, mais peut-être encore plus dans le nôtre, de la Jeunesse et des Sports, on gagne un temps et une énergie considérables……en établissant des relations personnelles avec nos partenaires.
 
Sans tomber dans le copinage, on peut (on doit ?) dépasser les échanges administratifs froidement épistolaires (qui seront malgré tout nécessaires pour la formalisation) et privilégier les rapports humains 
Avec une règle non écrite, du donnant-donnant
Ou encore du don / contre-don mis en exergue par l’anthropologie (voir conclusion  ‘le troc de l’Ile’)
 
Passer une soirée ou une partie de son week-end en AG, en journée porte ouverte, en inauguration, en anniversaire de structure… ça gonfle parfois sur le coup, même si ces temps s’avèrent finalement souvent riches par les rencontres qu’on y fait (voire les dossiers qui peuvent, autour d’un verre, prendre un coup d’accélérateur)…
 … Mais, plus implicite, moins visible, il y a un 2ème effet kiskool : nos partenaires nous rendront la pareille tôt ou tard, par exemple en participant à une opération que nous organiserons et, + généralement, en s’impliquant à nos côtés . 

47. Soyons conscient que tous les jours ne seront pas roses

Même si l’on peut (doit) s’amuser en travaillant et même si notre champ d’intervention ainsi que nos méthodes et nos partenaires nous le permettent encore, (de travailler en s’amusant, ou au moins en y prenant plaisir) il n’en demeure pas moins que nous avons à surmonter des moments difficiles.
 
Etre conscient qu’il s’agit de moments à passer permet de mieux les surmonter (pardon pour cette tirade apparemment superficielle et creuse mais en réalité profonde et…pleine ;  d’ailleurs, elle n’est pas de moi mais d un autre type, même pas footeux).
 
Certaines journées seront éreintantes
                                               Ennuyeuses
                                               Ingrates
                                               Stressantes, frustrantes
 
 Surtout en tant qu’inspecteur, chef de service ou de pôle en DD ou DR : vous aurez souvent l’impression d’être pris en tenaille entre vos équipes et la direction dans ce rôle de courroie de transmission bi-directionnelle (comme disent les énarques) (« bottom-up et top-down » comme disent les communicants). 
A devoir porter la parole de la direction auprès des équipes et celle des équipes auprès de la direction : on peut en effet prendre des coups des 2 côtés
Il est normal d’être ainsi dans cette situation parfois inconfortable.
Mais il n’est pas légitime de « prendre des coups » ; d'où la nécessité d’être au clair avec soi-même et avec les autres.
 
Jouer franc-jeu et tenter de réellement comprendre la position des uns et des autres et en même temps : se protéger en bétonnant (ex : faire valider, garder des traces…) sans tomber dans une paranoïaquisation excessive.
 
Si vous êtes là, c’est que vous l’avez choisi : vous ne pouvez donc pas vous plaindre, ou alors pas trop.
Le métier de cadre (a fortiori en tant qu’inspecteur JS) n’est pas une sinécure.
Donc, si on ne se plaint pas ; on a 2 solutions : on s’atèle au problème …ou on gicle .
Nos métiers sont (encore…) passionnants.
Même si tous les jours ne sont pas roses, on a les clefs pour les rendre tout à fait passionnants.
 
 
« Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez plus à travaillez un seul jour de votre vie »
Confucius (joueur de foot, je crois, mais pas au PSG)
 
Puisque votre travail est maintenant choisi, il ne vous reste plus qu’à l’aimer … et c’est relativement  facile… car notre mission est aimable.
 Aimons ce que nous faisons
Et/ou arrangeons nous pour faire des choses que nous aimons
aimons relever des défis
aimons  prendre des risques …mesurés
aimons communiquer
aimons les situations complexes & les décisions difficiles
& recherchons  régulièrement de nouvelles responsabilités

« Le succès n’est pas le secret du bonheur, c’est le bonheur qui est le secret du succès :
si vous aimez ce que vous faites, vous réussirez »
Albert Schneitzer

48. Provoquons notre chance

Même si cette formule semble être une injonction contradictoire (comment créer le hasard ????) et semble s’inspirer du courant de psychologie (de kermesse ?) positive américaine : ceux que l’on considère comme chanceux…ont souvent eu les mêmes opportunités que nous … simplement, ils les ont saisies, eux.
 « Je crois beaucoup à la chance et je constate que plus je travaille, plus j’en ai »
Thomas Jefferson, (pas des  « Jefferson Aiplane » rockers footeux  psyché de San Francisco mais l’ex-prdt des USA )

49. Suivons nos intuitions

On a trop tendance à bannir sentiments et émotions du monde du travail, monde du travail qui devrait être le royaume du raisonnement froid et distancié ???
 Réhabilitons ce qu’on a voulu trop longtemps laisser à la porte (extérieure) du bureau : émotions & sentiments peuvent avoir leur place et leur rôle au travail.
Quand on sent, dans son for intérieur, que c’est la bonne solution.
(Attention, au passage, au « for intérieur » sans « t » et non pas « fort intérieur »
car on évoque dans cette expression le vieux français du « for » synonyme de  « jugement »).
Bref , quand on sent bien le truc, allons-y, franco de port.
 Mais a contrario,  renonçons si on ne se sent pas très à l’aise avec cette solution.
 
On peut aussi tester l’idée autour de soi : rien qu’en la formulant et la reformulant, on peut la découvrir différemment.
Si on en parle avec conviction sans se forcer, c’est qu’on y croit sinon, non.

50. Ne sacrifions pas notre vie personnelle

Même si nos postes peuvent facilement nous donner un épanouissement au travail : indispensable d’avoir une vie en dehors du boulot, ne serait-ce que parce que l’un donnant l’équilibre à l’autre (et vice versa !)  …
On constate en effet souvent que les meilleurs managers sont ceux qui prennent de la distance, grâce à une vie équilibrante et épanouie car animés par des passions extérieures, qui permettent d’aider à relativiser, à sortir la tête de l’eau.
 
Et surtout, à l’inverse, que les + mauvais sont souvent ceux qui sacrifient tout sur l’autel de la « performance » avec, du coup, un investissement déraisonnable qui entraîne parfois des conséquences irraisonnées. Trop de pression, et donc, contre-performance.
« Pour bosser mieux, il faut parfois aussi savoir bosser moins »
(S Milon, footballeur amateur en foot-loisirs-St Yrieix/Charente)
 
Remettons régulièrement tout en perspective / Relativisons
 Ce nouveau poste va vous donner bp de plaisir, d’excitations.
Mais aussi des doutes, des craintes, voire, si vous n’y prenez pas garde, des angoisses.
Mais tout ceci n’est qu’un travail.
« La vérité est ailleurs »
Mulder & Scully (X Files, pas PSG)
 Et puis, face au stress qui montera dans les moments les + tendus, se souvenir que nous ne sommes ni chirurgien, ni pompier, ni sage-femme.
Hormis à de très rares exceptions près, nous n’avons pa la vie de nos concitoyens entre nos mains,je n’ai pour ma part jamais vu « mon » préfet opérer un bébé à cœur ouvert, et pourtant, vu la pression que certains se mettent… on dirait qu’ils le font en permanence.
 
Respectons une hygiène de vie
Alimentation, sommeil, pratique sportive ;  non, non, non : ce n’est pas hors sujet, on est en plein dedans, au contraire.
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